

Président Cour de Senlis il soupire d’irritation. Lundi prochain, 5 décembre, la SAS Assainissement Francilien, son directeur Thierry Haddad et deux salariés, Rui Manuel Oliveira Fernandes et Antonio Da Silva Machodo, doivent être jugés. Tous trois sont poursuivis pour pollution de la rivière Thève, entre Lamorlaye et le nord du Val-d’Oise, constatée en mai dernier.
Première mauvaise surprise, il n’y a aucun des trois prévenus, ni leur avocat. Ils étaient représentés par un confrère pour défendre la demande de restitution du dossier. Deuxième mauvaise surprise, plusieurs partis civils – une quinzaine de personnes, diverses structures et collectivités locales – se sont également effondrés. Les personnes présentes étaient représentées et les pièces justificatives n’étaient pas toujours en bon état.
“C’était fait”
De ce fait, le dossier est renvoyé jusqu’au 3 avril 2023.”Il a même été enregistré avant même que nous nous soyons assis‘, grince le président à l’audience. Le Parquet ne s’oppose pas à cette seconde saisine.
“Les prévenus n’ayant pas renvoyé les convocations signées, ils devront envoyer un Officier de Police Judiciaire pour leur remettre de nouvelles convocations et les signer en sa présence.– ajoute un représentant du parquet.
Quant aux victimes, elles devront endurer leurs peines patiemment.
Sept kilomètres de Thève pollués par les hydrocarbures
Des traces importantes de pollution ont été observées au niveau de la rivière Thève, au sud de l’Oise, notamment entre Lamorlaye et Boran-sur-Oise, début mai. Le pétrole s’est déversé dans l’eau puis s’est répandu sur sept kilomètres.
Des saucisses ont été placées pour arrêter la contamination, mais cela a causé des dommages. Dans le Val-D’Oise notamment, les stations de prélèvement d’eau ont dû être fermées.
L’enquête a permis à Francilien de revenir à la SAS Assainissement. Un de ses pétroliers a été identifié au large de Thève. En garde à vue, deux employés ont avoué les faits.
Les trois accusés sont poursuivis pour déversement ou abandon de déchets dans les eaux de surface, introduction de substances nocives dans l’eau douce et déversement de déchets dans un lieu non autorisé. Ils risquent jusqu’à deux ans de prison.